Un projet de loi transposant la directive européenne du 10 mai 2023 sur la transparence des rémunérations est annoncé pour septembre 2025, après les concertations des partenaires sociaux qui vont débuter dans les semaines à venir.
Ce projet devra comporter les mesures permettant une application effective du principe d’égalité des rémunérations :
- Renforcement de l’égalité hommes/femmes
- Renforcement des obligations de transparence
L’employeur aura notamment à mentionner dans l’offre d’emploi et à fournir aux candidats à l’embauche des informations sur la rémunération initiale ou la fourchette de rémunération initiale, sur la base de critères objectifs non sexistes, et aura interdiction de leur demander leur rémunération sur le poste précédent.
En outre, l’employeur devra donner par écrit et dans un délai de 2 mois au salarié qui le demande, les informations sur son niveau de rémunération individuel et sur les niveaux de rémunération moyens, ventilés par sexe, pour les catégories de travailleurs accomplissant le même travail que lui ou un travail de même valeur que le sien. Il devra également faire connaître aux salariés, tous les ans, leur droit d’information sur la rémunération, tout salarié ayant le droit de divulguer sa rémunération.
Les entreprises d’au moins 50 salariés devront aussi mettre à disposition des salariés, les critères de fixation de la rémunération, les niveaux de rémunération et la progression de rémunération.
La Ministre du Travail alerte sur la nécessité pour les branches de réviser les classifications afin de pouvoir tenir ces nouveaux engagements : la directive suppose, en effet, d’établir des grilles de rémunération comprenant l’ensemble de la rémunération, en regroupant les emplois de valeur équivalente.
La directive prévoit enfin des moyens renforcés pour rendre l’égalité de rémunération effective : possibilité pour le juge d’ordonner à l’employeur de produire toute preuve pertinente se trouvant en sa possession, y compris des informations confidentielles, ou de lui enjoindre de mettre fin à la violation du principe de l’égalité de rémunération sous astreinte et de prendre des mesures ; présomption de discrimination en cas de manquement de l’employeur à son obligation d’information ; indemnisation comprenant les arriérés de salaire et des primes ou paiements en nature qui y sont liés, les opportunités manquées, le préjudice moral, tout préjudice causé par d’autres facteurs pertinents, des intérêts de retard, sans plafonnement.